Quand Charlotte découvre que son père entretient une plantation de cannabis au sous-sol de sa taverne irlandaise, les rires éclatent. Et pourtant, Irish Coffee n’est pas vraiment comique. Durant presque deux heures, on assiste aux déboires d’une famille peu enviable et déchirée.
L’intrigue, d’abord lancée par la disparition d’un fils et la découverte des plants de cannabis, est rapidement balayée par d’autres préoccupations. Ce drame surprenant déstabilise d’emblée par des dialogues très crus, des insultes à la chaîne et une réflexion terre-à-terre. Des engueulades et reproches en série qui posent question sur la complexité des liens familiaux et l’acceptation de l’autre. Tout à tour, les quatre personnages se font la morale sans même balayer devant leur porte.
Les séquences s’enchaînent par dizaines, coupées de noirs sur des musiques folks apaisantes. Certains ne durent qu’une poignée de secondes, le temps d’un symbole ou de quelques mots. Les personnages, brutaux et torturés, deviennent attachants. Mention à Claude Lesko, qui interprète Walter avec passion et une voix magnifique. Beaucoup de questions sont laissées sans réponses, les ressorts comiques ne sont pas très fins, mais ce chaos est finalement cohérent avec l’intention de la pièce. Même si elle n’a rien de très irlandaise, Irish Coffee porte finalement bien son nom, par son amertume ponctuée d’humour.
Lieu : Théâtre Clavel
Adresse : 3 rue Clavel 75019 PARIS
Les mardis et mercredis à 21h30
Réservations : 07 77 77 80 00
Tarifs : 12 euros – 17 euros points de vente habituels
Ulysse