Le Journal de Paris par Edouard Baer

J’étais tranquillement installé dans mon canapé devant le late d’Alain Chabat.
Tranquillement, quand je retrouve sur le canapé d’en face (dans la télé) ce bon vieux Edouard Baer.

[attention : vieux étant ici affectueux, sans aucune relation avec son âge]

Je ne perds jamais une occasion de m’offrir quelques minutes d’Edouard Baer.
Un petit plaisir presque coupable. Une gourmandise.

Et en plus d’un bon moment complice avec le Nul qui essayait désespérement de le lancer sur sa « situation » d’acteur, j’ai appris une chose qui a changé ma vie. En tout cas mon mois de janvier : Edouard Baer était de retour sur scène.

Retour, car j’avais déjà eu la chance de l’applaudir au théâtre Antoine pour ses Elucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce, ou encore dans A la française au théâtre Marigny… ouais je suis un peu fan du bonhomme.

Et le maître Jedi des bons mots, des délires humanistes, des envolées humoristicoaffectueuses était de retour sur les planches du théâtre de la porte St Martin pour son Journal de Paris. Un journal haut en couleur comme vous allez le voir. Enfin le lire.

The king of Music-Hall

Car après une comédie musicale, un seul en scène sur quelqu’un… qui ne veut pas jouer, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce Journal de Paris.

A part bien sûr ce qu’il y avait d’écrit sur l’affiche : « beaucoup de monde sur scène ».

On retrouve donc vers 20h30 notre Edouard Baer maniant le « formidable » comme un sabre laser. On se sent déjà bien après les quelques mots de présentation, mais on ne sait toujours pas à quelle sauce on va être manger.

Et puis soudain, le spectacle s’emballe. Edouard Baer est en fait le chef d’orchestre d’une soirée music-hall où s’enchainent des numéros.

Ce soir la diversité des plaisirs nous emmenait tour à tour avec des danseurs blacks sur talons aiguilles avec une énergie de dingue, un poème sur Ste Anne, une chorale, des tours de magie, un fabricant de tampons décourageants…

La scène ouverte d’Edouard Baer

Le chef d’orchestre partage avec nous en fait ses meilleures rencontres : lors d’auditions, dans la rue, dans son quartier… il partage ses coups de coeur.

Une scène ouverte organisée (une petite pensée pour le Fieald), made in Baer.

Mais rassureez-vous, notre hôte est un peu plus qu’un passe-plat.

Il souffle de tout son humour, son auto-dérision, son amour des artistes, et des gens en général sur son spectacle.

Ses démonstrations de théâtre de boulevard (« démarche à la Jean Poiret »), sa tentative de sauvetage d’un jeune squateur de chorale, ses aventures pour trouver un théâtre et trouver une date (les spectacteurs du mardi, c’est les carottes rappées du théâtre)… on se régale.

les spectacteurs du mardi, c’est les carottes rappées du théâtre

On retrouve avec plaisir quelques uns de ses plus fidèles grognards comme Pat’ le pirate ou encore Atmen Kelif, formidable en Fernandel.

Comme eux, on est prêt à suivre le général Edouard Baer jusqu’en Russie ou jusqu’à la statue du spectacteur inconnu qu’il érige à la fin du spectacle.

La statue du spectateur inconnu

Je laisse terminer cet article par cette tirade d’Otis (Mission Cléopâtre) qui colle étrangement à son interprète :

je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?

Dépêchez vous il ne reste plus que quelques représentations au théâtre St Martin.

Jean-François

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