Fred Blin : a-t-on toujours raison ? Which witch are you ?

 « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. » Les mots dans Cap au Pire, de Beckett pourraient être ceux qui raconteraient le seul en scène de Fred Blin. 

Ce n’est pas un hasard si le magicien Raymond Raymondson qui rate ses tours, a travaillé sur ce spectacle. L’un et l’autre, de véritables clowns. Le clown, pour nous faire entendre les rires de chacun, ces mêmes rires qui provoqueraient le nôtre.

La beauté de cette voix déformée qui deviendrait mélodieuse avec « Cucurrucucú Paloma ».

On songerait à la BO de Parle avec elle, d’Almodovar.

On songerait à Yann Frisch, Thierry Nadalini et à Heinzi Lorenzen.

A ces artistes capables de nous transporter hors de nous-même.

A la fin, Fred Blin embrasserait chacun, du rouge sur la joue pour se reconnaitre et pouvoir rire ensemble encore.

« Vous faites corps, vous faites société ».

Oui, faire corps d’avoir ri des mêmes maladresses, des mêmes performances.

On songerait à Henri Michaux « Clown » : « Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. »

Fred Blin nous fait tomber à la renverse, et nos rires se souviennent qu’il nous faudra rire toujours, comme Pierre Desproges à la veille de sa mort. Toujours. 

Cindy Mollaret

Curieuse insatiable, Passionnée d'art, En quête de Beau, Et de liberté, Eveilleuse d'âme, Exploratrice du vivant, Les mots m'enveloppent depuis Toujours.