Qui avais je le plus envie de voir ? Catherine Frot, qui à chaque fois que je l’ai vu au cinéma m’a beaucoup plu (merveilleuse Yoyo dans Un air de famille) ou Samuel Beckett, enfin une de ses oeuvres, de cet auteur si célèbre mais dont je n’ai jamais rien vu ? Les deux mon capitaine…
Me voilà donc de retour dans ce très joli théâtre de l’Atelier, du côté de la rue D’Orsel, à deux pas du Sacré Coeur. Joli certes mais pas forcément hyper confortable : peu de place, un peu chaud… mieux vaut avoir les places libres autour de vous. Mais le rideau se lève parlons de la pièce.
La pièce de Beckett est en fait un monologue. Seule en scène, Winnie, Catherine Frot, parle. Parle pour rester vivante, pour exister même si elle ne peut plus bouger et que toute la partie basse de son corps est prise au piège dans la terre. Winnie prend chaque instant comme un don, une part de bonheur qu’on ne peut pas lui prendre.
Elle se rassure avec les objets de sa petite mallette, comme on s’accroche dans nos vie aux choses, au matériel pour exister. Elle espère désespérément un signe d’amour voir d’intérêt pour elle de la part de son mari, Willie, un être larvaire qui lui inspire les remarques les plus drôles. Au moindre râle de sa part : « oh quel bon moment ! ».
Légère, la pièce devient de plus en plus grave au fur et à mesure que Winnie s’enfonce dans la terre sans rien pouvoir y faire comme on s’avance vers la mort à chaque minute qui passe. « Quel intérêt ?! » se questionne des passant, qui ne lui parlent même pas directement. Mais Winnie, malgré l’incompréhension des autres, a décidé de « faire avec », de vivre malgré tout, d’exister au maximum de ces capacités.
Sur scène c’est le courage d’une femme qu’on voit, le courage pour vivre, dans le sourire, un certain amour de la vie que Catherine Frot incarne à merveille avec sa voix souriante et son visage lumineux. Elle transpire l’optimisme, l’amour de la vie même si elle n’est pas dupe.
Un texte de Beckett pas forcément évidant à appréhender pour le néophyte que je suis, mais l’interprétation de la comédienne donne une vie au texte qui illumine toute la pièce.
Oh les beaux jours
de Samuel Beckett
Avec Catherine Frot Jean-Claude Durand
Mise en scène: Marc Paquien Assisté de Martine Spangaro
Équipe technique:
Collaboration artistique : Elisabeth Angel-Perez
Scénographie : Gérard Didier
Lumières : Dominique Bruguière
Costumes : Claire Ristrerucci
Maquillages : Cécile Kretschmar
Une production Compagnie des Petites Heures
Coproduction La Coursive – Scène Nationale de La Rochelle / Comédie de Picardie – Amiens /Théâtre de Namur / Théâtre de Nîmes / Célestins – Théâtre de Lyon / CNCDC – Chateauvallon / Théâtre de Villefranche (69) – Scène conventionnée.
Du Mardi au Samedi à 21h00
Matinée Samedi à 17h
au théâtre de l’Atelier
1, place Charles Dullin
75018 Paris