Interview de Juliette Speranza par Manon

Manon, étudiante en communication culturelle interviewe pour nous Juliette Speranza, jeune dramaturge, auteur de « Ce que les gens pensent de nous » mis en scène en 2006, de « Chateau Refoy de Cossard », mis en scène en 2007, et de « Les hommes ne veulent plus mourir » mis en scène et publié en 2008.  Pour Manon,  Juliette Speranza se démarque par la profondeur de ses textes et ses critiques acerbes.

 Juliette Speranza vient de publier sa dernière pièce, « les hommes ne veulent plus mourir », mise en scène en 2007 par Hélène Darche qui a été représentée en Guyane, et l’est encore partout en France. Elle a déjà séduit de nombreux spectateurs et journalistes. Interview d’une jeune femme atypique.

Dans votre dernière pièce, « Les hommes ne veulent plus mourir », il est question d’un drame terrible. Y avez-vous été vous-même confrontée ?

JS : C’est une question qu’ on me pose très souvent et que je n’arrive pas à comprendre. En effet, elle dénoterait une incapacité d’un auteur à vivre et surtout à exprimer un autre ressenti que celui que la réalité et ses expériences concrètes lui fournissent.

Cela vient sans doute d’une difficulté à s’imaginer comment une jeune femme comme vous parvient se mettre dans la peau d’une mère, surtout de Louise, le personnage principal…

JS : Je ne pense pas en savoir plus que vous…

Diplômée en philosophie, publiée à 22 ans… Ressentiriez vous une certaine urgence de réalisation ?

JS :De moins en moins. En vieillissant, on réalise que certaines réflexions s’aiguisent avec le temps. Et puis, d’autres priorités éloignent d’un objectif strictement professionnel ou artistique, comme la nécessité d’un véritable engagement, humain et politique.

Vous êtes une personne très engagée, et pourtant dans « les hommes ne veulent plus mourir », cela n’apparait pas du tout. Différenciez vous votre œuvre de la politique ?

JS : Pas du tout. « Les hommes ne veulent plus mourir » est une pièce que j’avais envie d’écrire. Même si la politique est un domaine qui m’est très cher, je sais qu’il existent d’autres sphères passionnantes à explorer. Mais la pièce que j’écris actuellement concerne un sujet politique et d’actualité.

Peut on en savoir un peu plus?

JS : Je préfère le garder pour moi pour l’instant. Je préfère parler de mes projets après leur réalisation…Autrement dit, quand ce ne sont plus des projets !

Vous poursuivez vos études, enseignez le théâtre…Pourquoi ne pas vous consacrer entièrement à l’écriture ?

JS : Tout d’abord, je travaille, comme beaucoup, pour des raisons financières. Je ne gagne pas assez avec mes pièces pour arrêter le reste. Mais je vous concède que, si je n’avais pas à travailler, je pourrais consacrer plus de temps à l’écriture et à ma promotion, et peut être ainsi vivre de l’écriture.

Et les études ?

JS : J’achève un master de philosophie, et envisage d’effectuer une formation journalistique l’an prochain. L’idée d’être à la fois journaliste et écrivain me semble la meilleure en ce qui me concerne, même si durant quelques années, je devrais consacrer plus de temps à ma formation qu’à l’écriture.

N’avez-vous pas peur que l’enthousiasme se tarisse ?

C’est à ce moment là que je saurai si j’ai véritablement quelque chose à dire dans l’écriture !
Serez vous présente à Angoulême, où votre pièce sera représentée la semaine prochaine ?
Non, je la connais par cœur, et me suis suffisamment déplacée pour la voir !

 M.B.
Les hommes ne veulent plus mourir, éditions Christophe Chomant, 2008

jef

A propos de Jef Petite tendance à toujours vouloir faire un tour du côté de l'Asie, se soigne avec de jolies escapades en France, voir même en Europe (soyons fou) et ne se refusent pas quelques sauts en Amérique. Bref l'animal aime voyager... Il anime aussi le blog Voyage-Insolite.com