« Kanata » ou le début du récit lié à l’histoire du Canada

On se souvient du spectacle « Pique » et des changements de décors soudains, on se souvient de « Les aiguilles et l’opium » qui faisait la part belle à Miles Davis et Cocteau, de la Master Class donné par Robert Lepage à Montréal, des ours croisés à Westminster à côté de Vancouver, et des nombreuses enseignes chinoises près du port, on se souvient des Autochtones dans les rues, que la drogue aurait dû sauver si elle ne les avait pas détruit.

On se souvient de l’accent québécois outre-Atlantique et de la brume dans « Les Naufragés du Fol Espoir », de cette fureur joyeuse sur la scène que rend possible la troupe. En voyant « Kanata, Controverse », on se souviendra une moitié de vie des effets de l’opium que l’on n’a jamais fumé sur une barque d’une sublime nuit… et puis il y a le bruit strident des tronçonneuses, les heroïnomanes qui slament sur les poubelles, la beauté blanche du tai-chi, les cris des cochons à la lueur des caravanes, un instant de vérité en prison, et le geste fougueux des inspirés voulant retranscrire la tristesse des visages des femmes du monde.

Il y a le jour, il y a la nuit, les arbres et les totems, les appartements si grands qu’on pourrait accueillir l’étranger. Hospitalité/hostilité : une même racine pour deux mots liés à l’hôte et à l’ennemi.
C’est de cela dont il s’agit, la reconnaissance d’une même humanité au-delà des différences de culture, de couleur de peau, et de rituels.

« Kanata » ou le début du récit lié à l’histoire du Canada.

Théâtre du Soleil,
Cartoucherie
Route du champ de manoeuvre
Du 15 décembre au 17 février
Tél : 0143742408
Dans le cadre du festival d’Automne à Paris
Durée 2h30

Auteur : Robert Lepage
Interprète : la troupe du Théâtre du Soleil
Réalisateur/Metteur en Scène : Robert Lepage

Cindy Mollaret

Curieuse insatiable, Passionnée d'art, En quête de Beau, Et de liberté, Eveilleuse d'âme, Exploratrice du vivant, Les mots m'enveloppent depuis Toujours.