De si tendres liens

Après être sorti du métro Porte de Pantin, il suffit de descendre la rue Eugène Jumin pour arriver sur la petite allée Darius Milhaud. Le théâtre se situe au 80 de cette même allée. Nous patientons dans un local assez spacieux ou nous pouvons nous délecter d’une boisson chaude ou fraiche en échange d’un euro. Le seul regret étant la présence de distributeurs automatiques en lieu et place de sympathiques serveuses.

Nous entrons ensuite dans ce petit théâtre au confort assez rustre; assis au premier rang comme pour mieux nous immerger dans cet échange passionnel de ces deux femmes.

Nous allons assister a la pièce « DE SI TENDRES LIENS » de Loleh BELLON qui narre la relation d’une mère et de sa fille, sur prés de quarante ans, au rythme de thèmes musicaux émanant d’un poste TSF.

Les sentiments ambivalents entre CHARLOTTE (la mère) et de JEANNE (sa fille) qui ont tour a tour besoin l’une de l’autre mais ou la fusion émotionnelle ne peut coexister avec l’indépendance de chacune.

CHARLOTTE est une mère exclusive qui endosse sur ses épaules toute la culpabilité. Souffrant de solitude, elle fait souvent des cauchemars (peur du noir), délaisse sa fille certaines nuits pour rejoindre des amants de passage. Elle désire par dessus tout être en harmonie avec sa fille (envie d’avoir la même robe).

JEANNE porte toute la tristesse sur son visage! Elle évoque ses souvenirs d’enfance (dialogues avec son doudou) et de jeunesse (ses premières règles, ses voyages a QUIMPERLE, sa grossesse) qui jalonnent son parcours marque par l’absence du père.

Les deux actrices (Françoise LEVESQUE et Veronique MARTIN) sont savoureuses et leurs complicités sautent aux yeux.

Il suffit d’un décor sobre (une coiffeuse, un bureau, un lit), de la topographie de la scène (le salon, la chambre) et la promiscuité avec le public pour que nous puissions prendre en compte les états d’âmes de ces deux personnages.

La mise en scène de Benjamin CASTANEDA, non linéaire (comme ponctuée de plusieurs « flashbacks »), est d’une totale maîtrise. Elle nous fait ressentir d’une manière très subtile les tourments de ces deux magnifiques portraits.

Nous ressortons de ce spectacle submerge par une émotion non feinte…

THEATRE DARIUS MILHAUD
80, allée DARIUS MILHAUD
75019 PARIS
jusqu’au 09/06

GERARD

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